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8 avril 2009

Des milliers de "délinquants solidaires" manifestent leur soutien aux sans-papiers

Affichant leur soutien aux sans-papiers, des milliers de manifestants se sont symboliquement constitués prisonniers dans de nombreuses villes de France mercredi pour réclamer une clarification de la loi qui punit les passeurs et qui est, selon eux, utilisée pour intimider les bénévoles venant en aide aux clandestins.

La proposition de loi "Welcome" (titre d'un récent film sur le sujet), déposée par les députés socialistes en ce sens, a été rejetée ce même jour par la commission des lois de l'Assemblée nationale.

"Si la solidarité devient un délit, nous demandons à être poursuivis pour ce délit!" C'est derrière ce mot d'ordre qu'avaient appelé à manifester des dizaines d'associations, dont Emmaüs, la Cimade, le Réseau éducation sans frontières (RESF), la Ligue des droits de l'Homme ou encore le Secours catholique, avec le soutien de plusieurs partis politiques (PS, les Verts, Parti de Gauche, PCF, NPA).

A Paris, se sont ainsi rassemblées place Saint-Michel 1.100 personnes selon la préfecture de police, 3.000 selon les organisateurs. A Lyon, devant le tribunal de grande instance, les manifestants étaient 750 selon la police, 1.000 selon les organisateurs. Devant le Palais de justice de Marseille, la police a recensé 500 participants, les organisateurs 1.200. Emmaüs avançait le chiffre de 350-400 à Strasbourg et de plus de 350 à Orléans.

Les associations s'inquiètent de l'objectif fixé par le président Nicolas Sarkozy de 5.000 interpellations d'aidants en 2009. Dans une lettre aux associations, le ministre de l'Immigration Eric Besson assure que ce chiffre ne vise que les "personnes participant activement aux filières d'immigration clandestine".

L'article L622-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers prévoit jusqu'à cinq ans de prison et 30.000 euros d'amende pour toute personne ayant facilité "l'entrée, la circulation ou le séjour d'un étranger en France".

"Le délit de solidarité n'existe absolument pas", a toutefois affirmé Eric Besson dans les couloirs de l'Assemblée nationale mercredi. "En 65 ans (...) pas un bénévole n'a une seule fois été condamné pour avoir simplement aidé un étranger en situation irrégulière". D'après le ministre de l'Immigration, l'article L622-4 de ce même code exonère de poursuites les bénévoles "qui aident ceux qui sont dans la détresse".

Sandrine Witeska, porte-parole d'Emmaüs France, dénonce cependant un "amalgame entre passeurs et travailleurs associatifs". "Il y a eu plusieurs interpellations, il y a des pressions récurrentes", a-t-elle souligné lors d'un entretien téléphonique avec l'Associated Press.

"Il y a une vraie pression", a également observé Mireille Peloux, responsable de RESF Rhône, qui participait à la manifestation lyonnaise. "Ce n'est pas un mythe, c'est la réalité aujourd'hui", a-t-elle lancé, en réponse aux propos d'Eric Besson. Le ministre de l'Immigration avait déclaré dans la matinée sur France-Inter que le délit de solidarité était "un mythe".

France Terre d'Asile reconnaît qu'Eric Besson a "raison" de dire que peu de personnes ont été condamnées au titre de l'article L622-1. "Mais, ce qu'il omet de signaler, c'est le climat d'intimidation qui permet, sur décision de justice, d'intimider ou de mettre en garde à vue pour de simples faits de solidarité (...) et cela concerne des dizaines de personnes", note l'association dans un communiqué, en demandant que soient exonérés "de toutes poursuites les travailleurs sociaux qui ne font que leur travail".

Le collectif des "Délinquants solidaires" réclame aussi que soient interdites les interpellations de sans-papiers "dans les lieux d'accompagnement et d'accès aux droits (éducation, santé)". AP

Source: nouvelobs.com

http://www.delinquants-solidaires.org/

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